Exposition Jardin de photographies au Tzara,
du 30 novembre au 10 décembre 2023
En imaginant chaque tirage comme une fleur trouvant sa place dans l’écosystème de l’exposition, Vincent Dalbera agence soigneusement son propre jardin de photographies. Comme un peintre chercherait à retranscrire fidèlement la manière dont son regard se pose sur le monde, l’artiste imprime par la photographie argentique son point de vue singulier sur des atmosphères quotidiennement rencontrées.
Source de réconfort et d’inspiration, la nature constitue dans son travail un idéal de résistance, un abri incarné par la forêt et les lois inaccessibles qui font son harmonie. Formé au design graphique, l’œil de l’artiste voit dans les vides et les pleins de la silhouette d’une feuille les prémices de typographies d’un nouveau genre.
Dans une expérience de confrontation directe avec le réel, il documente une forme d’hyper-attention à son environnement en plaçant une intention précise dans chacune de ses explorations. En compilant les expériences et les mouvements vécus, il cherche à déchiffrer des indices tangibles pour en garder une trace durable.
Attentif aux formes discrètes, aux superpositions de textures et aux ombres joueuses, le photographe se place avant tout en spectateur. Il fige l’instant, invitant à s’y projeter et à se l’approprier. Parmi les peupliers argentés des bords de Seine ou dans l’intimité d’une grotte des Cévennes, Vincent Dalbera s’attelle à déceler et capturer des émotions visuelles, pour les livrer en images qui puissent à leur tour être « habitables » (1), vécues et réinventées par d’autres regards.
Moments éphémères rendus immuables, ses séries composent une cartographie unique, dessinant les contours de chemins empruntés. Pavés de ressentis, ils sont scrutés et révélés dans la netteté de chaque tirage. Dans un tel jardin, l’observation minutieuse est ponctuée de respirations nécessaires, qu’elles évoquent le tumulte d’un chantier à La Défense ou le calme stupéfiant d’une forêt de cèdres centenaires.
1- Roland Barthes, La Chambre claire : Note sur la photographie, Paris, Gallimard, 1980, p. 66
LOLI MELON
Liste des oeuvres
(1) Les peupliers du bord de Seine
4 photographies noir et blanc sans titre réalisées à la chambre grand format 5x7, tirages pigmentaires sur papier 35 x 50 cm, 2020-2022.
(2) Aux interstices de La Défense
4 photographies couleur réalisées à la chambre grand format 5x7, tirages argentiques lambda
100 x 70 cm, 2022.
- Arbre encerclé par les travaux, Place des degrés, Puteaux.
- Arbuste au bord du boulevard circulaire sous la passerelle des Reflets, Courbevoie.
- Bancs avec vue, Passerelle des Reflets, Courbevoie.
- Jardin en cours, Place de l'Iris, Courbevoie.
(3) Un paysage accueillant qui a vu l’histoire passer
8 photographies noir et blanc au sténopé, tirages argentiques lambda sur papier baryté 45 x 27 cm, 2022-2023.
- Vues extérieures et intérieurs de la grotte de Rouville (Saint-Jean du Gard), grotte de Pagès (Thoiras), grotte de Valaurie (Thoiras), Grotte du Ranquet (commune de Corbès), vue extérieur de la grottes des Camisards (Mialet) en Cévennes.
(4) Journal
4 photographies couleur 35mm. Tirages argentiques traditionnels, formats variables, 2023.
- Jardin de l’observatoire d’Enoura, Odawara, Kanagawa, Japon. 24 x 30 cm.
- Ryokan Sanpeiso, vue sur le jardin, Atami, Shizuoka, Japon. 24 x 30 cm.
- Le long de la forêt Kasuga, Nara-shi, Nara, Japon. 45 x 30 cm.
(5) Films courts
- Le long de la forêt Kasuga, 2023. Film sonore - 1’15 - Format 16mm numérisé.
- Le Gardon de la Vallée Borgne, 2020. Film muet - 2’ - Format Super 8 numérisé
(6) Auto-éditions et recherches
- Journal du Japon (2013-2018). Édition 24 x 16,5 cm
- « 08/09/2019 » (le tour de la Ringbanen de Oslo). Édition 20 x 14 cm
- « 2016/10/17 » (le tour de la ligne Osaka Loop). Édition 20 x 14 cm
- « 2015/12/20, 2016/03/04 » (le tour de la ligne Yamanote). Édition 20 x 14 cm
- « 11/05/2015 » (le tour du boulevard périphérique). Édition 20 x 14 cm
- Recherches photographiques autour de la Porte de Bagnolet.